Machibet777 Cricket<![CDATA[Voyage in Scribe on Medium]]> http://jeetwincasinos.com/scribe/tagged/voyage?source=rss----d11b8f6886f8--voyage http://cdn-images-1.jeetwincasinos.com/proxy/1*TGH72Nnw24QL3iV9IOm4VA.png Machibet777 Cricket<![CDATA[Voyage in Scribe on Medium]]> http://jeetwincasinos.com/scribe/tagged/voyage?source=rss----d11b8f6886f8--voyage Medium Wed, 28 May 2025 00:16:55 GMT Mcb777 Bet<![CDATA[Voyage in Scribe on Medium]]> http://jeetwincasinos.com/scribe/je-me-retire-784048f3e8d?source=rss----d11b8f6886f8--voyage http://jeetwincasinos.com/p/784048f3e8d Thu, 25 Apr 2019 22:35:26 GMT 2019-05-08T14:03:43.940Z Je me retire.

J’aime bien imaginer le “flow” dans lequel on baigne au quotidien comme une sorte de tâche d’huile, mais pas un truc dégueulasse hein, simplement quelque chose de lié, de liant, attractif mais en même temps prenant beaucoup de notre énergie. Si on reste dedans trop longtemps, on finit par en oublier comment c’est en dehors. Sa lourdeur, son odeur, tout devient “normal” et donc tout devient le référentiel du réel. On s’en rend pas compte, mais on peut se noyer dedans, pendant qu’on en est un élément nécessaire ou pensant que même si on a rien à y faire, on ne peut pas vivre sans.
Alors on voyage, si on a la chance de pouvoir le faire. J’ai de la chance. 🍀

On sort de la tâche d’huile mais elle nous colle encore quelques jours, parfois plus d’une semaine. Physiquement nous sommes loin, mais dans la tête encore englués, pour le meilleur ou pour le pire. Pour cette raison qu’on part souvent au moins 2 semaines, histoire d’expérimenter au moins 1 semaine le détachement total. En plus avec le numérique, on risque de rester coller plus longtemps, voir tout le temps ! Alors on coupe tout ! Pour sentir la séparation.

Pendant ce temps d’extraction, on trouve une nouvelle tâche. Elle a une autre forme, odeur et consistance, mais elle aussi elle colle. Tout colle dans la Vie c’est ce qu’on appelle l’attachement. Parfois même, la nouvelle tâche colle tellement qu’on ne veut plus retourner dans la première, ça fait réfléchir. parfois, la première manque tellement que ça fait aussi réfléchir. Réfléchir, ça aussi ça colle hein ? Alors on médite, on part en forêt, on marche.

Comme mon pote Ben en ce moment sur le chemin de Compostelle, parfois on marche, on marche et on ne s’arrête jamais pendant des mois. Du coup on s’attache pas, on retrouve notre âme de nomade et certainement le sentiment de liberté qui va avec. S’il ne part pas avec sa tribu, il trouve aussi la solitude comme compagnon de route. Elle aussi, elle fait réfléchir, et réfléchir ça colle… Alors il repart et marche encore.

Un jour il va rentrer, un jour je vais rentrer aussi. Soit nous reprendrons notre place dans nos mares collantes, soit une autre place, ailleurs. On repartira alors marcher ou voyager ou même nous installer plus loin. Ce qui est certain, c’est que le retour est toujours une redécouverte de cet environnement qui était pourtant il n’y a pas si longtemps notre quotidien. Notre temps, notre espace, cet espace prenant notre temps et ce temps se diluant dans cet espace…

Dans une semaine je me retire. Prendre du temps pour changer d’espace et changer d’espace pour prendre conscience de mon temps. Parce qu’on colle vite toute l’importance du monde sur ce que l’on fait, arrêter un moment permet de se rendre compte, et j’ai besoin de me rendre compte… Ici, j’ai l’impression souvent de me battre seul à vouloir construire un autre monde pendant que les autres n’ont pas le temps ni l’attention pour qu’on le fasse ensemble. Chacun colle à sa manière et moi je ne sais plus si je suis trop collé ou détaché de cette réalité dans laquelle je suis plongé.

Oui, ça fait réfléchir. Alors, je me retire.


Je me retire was originally published in Scribe on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

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Machibet777 Login<![CDATA[Voyage in Scribe on Medium]]> http://jeetwincasinos.com/scribe/le-yukon-lamour-et-le-froid-ec877bd5e23e?source=rss----d11b8f6886f8--voyage http://jeetwincasinos.com/p/ec877bd5e23e Fri, 18 Jan 2019 15:04:06 GMT 2019-01-18T15:04:51.549Z

Avant d’atterrir ici, dans le Yukon, j’étais persuadée que je n’y passerai pas l’hiver. J’ai cru que je ne tiendrai pas face au froid, aux nuits qui n’en finissent pas. Quatre mois plus tard, à la mi-Janvier, il me semble maintenant presque impossible de repartir.

Parfois, on se laisse aller par des a priori… Je regardais les températures hivernales de Dawson, on me parlait du soleil qui là-bas dès décembre n’apparaissait plus derrière les montagnes. J’imaginais une nuit sans fin, prostrée dans le noir, loin des rayons du soleil pour me réchauffer le cœur.

Après trois ans de voyage loin du froid, j’avais déjà mal survécu à l’hiver français, à l’humidité glaciale qui s’infiltrait à travers les vêtements alors quand il m’a fallu me croire capable de supporter des températures avoisinant les moins quarante, au fond de moi, je me sentais défaillir.

En arrivant ici, à la mi-Septembre, je quittais des températures estivales pour me plonger dans l’automne. À l’époque 15 degrés me semblait déjà très frais, je me couvrais d’un long manteau d’hiver pour mes cigarettes matinales et me demandais comment je supporterai un hiver ici, moins 40 c’était 55 degrés de moins, c’était l’abysse, l’impossible survie !

Puis le temps est passé et j’ai poussé mon corps à l’acclimatation, j’ai tenté de croire que j’y arriverai et par amour d’ailleurs je m’en suis sentie capable. Petit à petit, j’ai pris mes marques ; marques invisibles, une confiance qui s’est nichée au fond de moi. Une nature si belle ne pouvait pas me vouloir de mal et l’hiver ne ferait que lui redonner toute sa splendeur, j’attendais alors la neige avec une impatience enfantine.

Le Yukon n’était pas une évidence pour moi, je n’aurai peut-être pas forcément choisi d’y aller ou plutôt d’y rester aussi longtemps si je n’avais pas vu l’importance du rêve de la personne que j’aimais. Entre le froid, les distances incroyables, la nécessité donc du permis et d’un véhicule, les prix exorbitants… autant de critères qui auraient pu me faire remettre à plus tard une telle destination.

C’est lui qui m’a emmené là-bas, c’est la confiance que j’avais en notre amour, l’aimer c’était me sentir capable d’affronter le froid, de briser mes habitudes de voyage pour partir vers un autre inconnu.

C’était les aurores boréales partagées tous les deux…

Je ne suis pas si difficile, il n’est pas nécessaire de me pousser vers l’ailleurs, de lui-même il m’attire. J’aime la différence, découvrir un autre monde, me sentir en dehors de ce que la vie aurait pu attendre de moi. Me proposer de partir, c’est me proposer de vivre et partir avec lui, c’était un rêve partagé.

Au mois d’Octobre, nous avons quitté Whitehorse pour Dawson une première fois. Un trajet rocambolesque avec notre van qui arpentait pour la première fois à nos côtés une si longue distance.

C’était beau de nous voir sur la route tous les trois, c’était l’aventure dans le creux de nos mains.

C’était aussi une deuxième chance, la possibilité de se construire enfin puisque l’édifice de notre relation avait inlassablement été remis à plus tard. J’avais le cœur serré mais les paysages enneigés me redonnaient espoir, la nature m’emportait avec elle et me permettait d’y croire.

Face à l’immensité ici, je retrouvais le sentiment d’être en pleine mer : Le bleu à perte de vue et un blanc éclatant, les vagues sont les remous des pins dans le vent.

Je ressentais à nouveau cette liberté, le mouvement m’emportait, je me relevais dans l’intimité de mon être. J’ai toujours ce besoin si intense en moi de sentir que ma vie n’est pas encrée en un lieu, qu’elle est multiple et me surprendra toujours alors quand on a pris la route, je me suis sentie revivre. Comme une bouffée d’oxygène, l’air glacé qui emplissait nos poumons et les températures qui chutaient plus on se rapprochait du Nord.

Début octobre, une journée de route et on se plongeait dans l’hiver.

Quand je pensais à la neige, au poêle à bois qui nous attendaient, j’imaginais de longues heures à lire auprès du feu. Je m’imaginais aller couper du bois et venir me réchauffer dans ses bras.

Je nous voyais marcher, nos pas qui crissent s’enfonçant dans la neige, l’air qui se cristallise, les chiens courir autour de nous et nos mains qui se serrent à travers l’épaisseur des gants. Je me voyais écrire, je pensais qu’on aurait le temps mais le temps ne s’offre pas si on ne le saisit pas.

Les jours ont passé et on les a laissés passer.

Le quotidien s’impose, la fatigue, les défauts, les détails… tout paraissait alors plus gros, plus encombrant. On devient impatient, on se fuit et la présence de l’autre, toujours à nos côtés devient insupportable. Comme le froid qui une fois nous saisit ne nous laisse aucun répit. On ne se regarde plus, on se toise. On ne s’entend plus, on s’écoute d’une oreille distraite.

Les cœurs, à leur tour se refroidissent.

Puis, à nouveau, le départ pour Whitehorse. Dix jours comme des poussières de secondes envolées dans l’infini du temps, à tout jamais perdues. Regrets et fatalisme, le passé ne change pas, le présent s’oublie, le futur disparait. Les nouveaux lieux comme de nouvelles promesses déchues, l’amour remis à plus tard et le temps qui s’impose, nous efface puisqu’on le laisse faire.

Un mois et demi plus tard, après deux jours de route, nos premières nuits dans le Van malgré les moins 15 degrés dehors, nous voilà de retour à Dawson.

Maintenant, le froid fait petit à petit parti de la vie. On l’adopte, l’apprivoise, apprend à le comprendre, on saisit ses limites. Les températures chutent, les premiers moins trente, le quotidien qui change et mes doigts qui se crispent sur ma cigarette.

Malgré tout, tout s’empire, on s’abandonne, détruit par nos comportements ce qu’il reste de nous. On oublie de comprendre que tout comme le froid, l’amour ne pardonne pas toujours. On laisse derrière la rancœur l’humain, l’être sensible et s’enlise dans un tableau de reproches plutôt que de se rappeler ce qui nous a rapproché.

Le froid et les pleures s’infiltrent sous nos peaux, on atteint les moins quarante et ce point de non-retour. L’air glacial me saisit, je me bats, tente de m’activer mais si je ne peux retrouver un peu de chaleur alors le corps, l’esprit ne sont plus à la hauteur…

J’ai aimé ce froid, cette incontrôlable sensation qui, si on ne s’y prépare pas nous envahit si facilement. J’ai aimé entretenir la chaleur du poêle, chercher du bois, attiser la flamme. Si on ne s’y efforce pas le feu s’éteint, cela demande du temps, quelques instants à donner qui suffisent alors à être par la suite libre de profiter pleinement.

L’être face au froid doit savoir s’écouter, connaître ses propres limites.

Le corps n’est pas infaillible mais s’il est entendu, si on lui offre à temps la douceur d’un manteau alors il se rend disponible, prêt à marcher des heures si l’équilibre est trouvé.

Si le froid physique nous l’avons surmonté, si nous avons su nous préparer pour le combattre nos cœurs quant à eux ont gelé. Crispés, incapable de voir la beauté de ce que nous étions vraiment, ils se sont brisés.

J’ai laissé derrière moi les moins quarante, le poêle et mon rêve. Je suis repartie seule sur Whitehorse, l’absence du soleil à Dawson aura eu raison de nous.

Face à moi-même sous mes pulls et couvertures, je regrette mes doigts gelés sur ma cigarette. Je regrette de ne pas avoir su mettre à temps l’épaisseur de chaleur qui nous aurait réconfortés.

On ne choisit pas les degrés qui s’effondrent, le mercure qui jour après jour s’affaisse sous la barre des zéros, on ne maitrise pas l’amour de la personne aimée, je l’ai vu refroidir, je n’ai su le réchauffer…

Tu es si froid Yukon, tu ne pardonnes pas.
Pourtant tendre Yukon, je ne te quitterai pas…


Le Yukon, l’Amour et le Froid was originally published in Scribe on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

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De nos jours, il n’est pas rare d’entendre, “j’ai fait” la Norvège, la Thaïlande, le Portugal ou je ne sais quel pays. À croire que de par la générosité de notre déplacement dans telle ou telle contrée, on crée à nous même l’endroit.

D’ailleurs avant de faire Hodalen, Hodalen n’existait pas en Norvège, c’est un endroit récent puisque je l’ai fait il y a quelques semaines de cela. Bref, trêve de bavardage, on ne fait pas un pays mais un voyage, c’est ma famille de puristes qui me l’a rappelé puisque j’avais moi-même sombré dans les nombreuses erreurs du français “nouvelle génération”. Cependant pour ne pas s’arrêter à une faute de vocabulaire, s’insinue Nicolas Bouvier qui nous suggère alors dans L’Usage du monde :

« On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait ou vous défait. »

Donc, pour conclure cette introduction, je n’ai pas fait la Norvège, ni même un voyage en Norvège, je suis allée à Hodalen, une sorte de lieu-dit près de Tolga… en Norvège ! Je ne peux pas ajouter présomptueusement ce pays à ma liste de destination visitée puisque je n’en ai vu qu’un centième si ce n’est moins de cette terre inconnue. Pourtant je vous assure je suis allée en Norvège d’ailleurs j’ai beaucoup aimé et je vous conseille vivement de faire ce pays en espérant quand même que le voyage ne vous défera pas trop.

Je suis revenue en forme de ces trois semaines là-bas, toujours aussi craintive à l’idée de rentrer en France mais cette échappée loin du monde m’aura fait du bien. J’avais oublié le silence, le vrai. La nature à perte de vue. C’était être à nouveau en pleine mer mais au milieu d’un plateau qui n’en finissait pas.

Là-bas, mon corps a aussi repris forme, l’effort physique (il m’en faut peu), les réveils matinaux, les gestes simples et quotidiens qui s’instaurent rapidement pour créer une routine bienfaitrice puisque de courte durée. Je ne suis pas restée assez longtemps pour me lasser, m’ennuyer, j’aurais aimé rester plus mais je me suis aussi convaincue qu’il faut savoir partir à temps et puis j’avais de belles raisons de rentrer !

Je suis partie le 29 mai pour un woofing de trois semaines auprès d’une famille française. Comme quoi, vraiment, je n’ai pas fait un voyage en Norvège puisque j’ai retrouvé des marques culturelles que je connaissais déjà.

Pourtant là-bas, je n’étais pas en France, j’étais à L’escapade Norvégienne, un gîte mis en place depuis presque dix ans par le couple qui m’a accueillie. Le concept est simple : en hiver, ce sont les balades en chiens de traineaux, à ski, en raquette… et en été, des semaines de pêche, le tout agrémenté d’une cuisine digne d’un très bon restaurant français et d’un accueil chaleureux.

C’est un petit paradis perdu où la plénitude des lieux permet autant de se ressourcer que de se dépenser. C’est un endroit pour lire autant que pour marcher, un endroit qui m’a comblée puisqu’il m’a apporté ce que j’étais venue chercher.

Je ne me lancerai pas dans un récapitulatif spongieux de ce que j’ai pu faire là-bas. Je manque cruellement de talent pour tenter de redonner vie aux lieux par de sempiternelles descriptions et ça m’ennuie d’ailleurs plutôt vite. Peut-être ai-je seulement le besoin de retrouver l’usage des mots, le besoin de retrouver ainsi les sensations vécues, de prendre du recul sur ce qu’ont représenté ces trois semaines pour moi.

Il m’est impossible de partir dans l’idée de prendre simplement des vacances, je ne voyage pas au sens récréatif ou touristique du terme.

Je voyage car le déplacement en lui-même est une possibilité pour moi d’envisager ma propre existence sous un angle différent.

En sortant du contexte dans lequel j’évolue normalement, je perçois les choses, du moins j’essaie, avec de nouvelles perspectives. Ma vie n’étant pas une anamorphose, je ne peux pas l’envisager que d’un seul point de vue.

Partir en Norvège, c’était une porte de sortie nécessaire, le besoin de me retrouver hors de France afin d’évoluer dans un quotidien qui n’était pas le mien, me détacher d’un environnement qui ne pouvait pas m’apporter « assez » de bien à ce moment-là.

Le woofing que j’ai trouvé là-bas était un rêve inespéré. D’ailleurs quand j’ai lu l’annonce de l’ancien woofeur qui en faisait l’éloge, j’ai pensé que c’était trop beau pour être vrai et le projet a été long avant de se concrétiser puisque je n’ai pris mes billets qu’une courte semaine à l’avance.

De base, je cherchais un projet en Europe, du côté du Portugal ou au Sud de l’Espagne, mon besoin de chaleur me préoccupait toujours autant… mais quand j’ai trouvé ces mots : mushers, 24 alaskans huskies, nature, tranquillité, loin du monde … et devrais-je alors préciser que les derniers mots n’étaient autre que le fruit d’un désir espéré et pas forcément ceux lus dans l’annonce !? Je n’ai pas hésité et ai tout donné de ma sincérité pour aller me perdre dans le petit coin perdu d’Hodalen.

Après des semaines d’attentes, non je n’exagère jamais, la réponse positive m’a alors transportée de joie. Un woofing avec des chiens, un rêve plus qu’une réalité à mes yeux. Il m’aura pourtant fallu attendre de voir ces 24 bêtes joyeuses venir me sauter dessus à l’unisson pour y croire et sur le moment retenir aussi une certaine crainte d’être mise à terre.

Rencontrer de nouveaux individus, faire face à des inconnus est pour moi, parfois, une source d’angoisse. Créer des liens, un contact peut me demander un certain effort alors qu’un partage canin, et l’expression me fait rire, semble pour moi la plus douce des occasions. Les Alaskans Huskies sont d’ailleurs une race extraordinaire, je ne crois pas avoir déjà reçu autant d’affection et les voir quémander caresses et autres tendresses me paraissait presque inespéré.

C’était une expérience en tant que telle, j’ai eu immédiatement une sorte d’admiration pour ces chiens et un amour sans limite. J’ai été surprise de voir que 24 chiens, c’était réellement 24 comportements distincts et je souris en repensant aux manières de certains.

Je crois, de plus, avoir eu la chance de rencontrer un musher qui respectait sa meute autant qu’elle le respectait. Là-bas, les chiots ne sont pas abattus s’il y a un surnombre, les retraités non plus, un futur propriétaire est choisi alors avec soin. Pas de dopages ou autres comportements abusifs que l’esprit de compétition fait naitre chez certains mushers. Cependant le chien n’est pas pour autant un animal de compagnie mais un athlète dont l’alimentation réfléchie et l’entrainement font partie de son quotidien. Le mushing n’est pas un simple passe-temps mais une véritable passion qui demande du temps, des efforts, une présence presque constante.

Il en est de même en quelque sorte pour la Norvège, si l’été est doux et clément, l’hiver est un temps plein. La vie devient une organisation et des codes s’instaurent afin de faire face à des températures qui chutent drastiquement. Aller là-bas, c’était aussi une façon pour moi de m’introduire au Yukon que je rejoindrai d’ici deux mois environ.

Entendre parler de l’hiver, comprendre que la nature reprend alors le dessus et que ce n’est plus elle qui se plie à l’humain mais bien nous qui nous adaptons. Face à — 40°, les habitudes changent, le quotidien semble ne plus être le même.

Je ne suis pas sûre d’être encore capable de faire face à un tel environnement cependant il me semble que c’est aussi une possibilité de retrouver notre position d’individus dans un tout, d’être plus humble puisque nous perdons le contrôle et un respect de la nature devient alors une évidence.

Un retour à l’essentiel se fait de lui-même et s’il n’est pas nécessaire d’aller s’ébrouer joyeusement dans des contrées hostiles pour enclencher une telle réflexion, les hivers en Norvège ou dans le Yukon sont des possibilités intenses de retrouver notre place dans l’ordre plus naturel des choses.

Evidemment, je rêve et me perds dans mes nombreuses lectures sur le sujet en écrivant ainsi. L’humain a depuis longtemps trouvé la technologie pour reprendre parfois le dessus mais n’est-il pas agréable de songer qu’un voyage peut encore nous défaire de notre humanité afin de mieux nous en rapprocher ?

La Norvège, du moins ce woofing, c’était une première possibilité de réflexion. J’étais loin d’être perdue au bout du monde ou dans la nature mais être là-bas c’était me mouvoir dans une bulle bien à part.

Du fait d’être avec un couple de Français, je perdais la sensation d’être vraiment loin de mon pays et pourtant les différences avec mon quotidien étaient si réelles que je n’étais pas non plus en France mais bien dans un pays nordique et sincèrement loin de la ville.

Je me souviendrai toujours de cette nuit passé dans une cabane sur les plateaux d’Hodalen, celles-ci sont nombreuses à être libre d’accès au premier venu. On trouve dans ces petits refuges le luxe nécessaire, lit, ustensiles de cuisine, poêle et bois en prévision (même si je sais que la cabane dans laquelle j’ai passé une nuit était dûment entretenue par le couple qui m’a accueillie).

La nuit tardant à venir, j’ai pu profiter jusqu’à 23h de la solitude des lieux. Poussée par un désir de vus toujours plus panoramiques, j’ai arpenté les plateaux, émerveillée. Les pieds trempés, m’enfonçant dans des marécages invisibles que les névés fraichement fondus avaient tout juste créés, j’ai enchainé les déclenchements de mon appareil photo et les soupirs de satisfaction.

J’ai retrouvé le plaisir que m’avait procuré il y a quelque mois de ça une balade au milieu des Météores grecques.

J’étais seule, si extatiquement seule.

La mélodie des ruisseaux, des oiseaux comme simple fond sonore et aucun bruit de moteurs, de routes, d’avions qu’il est pourtant rarement possible d’oublier de nos jours, même perdu dans la nature. Seul revenait à moi, portée par le vent, la litanie des chiens qui malgré la distance restaient à mes côtés.

Cette possibilité encore de citer ce vers de Victor Hugo qui toujours me revient en tête dans ces instants précis :

“j’appelais cette vie être content de peu !”

C’est en gravitant là-haut, prise dans un tout incroyable que j’ai pensé ce vers et ai senti en moi un épanouissement profond.

La Norvège, cependant, fut cette parenthèse dont j’avais tant besoin. C’était une destination inattendue puisque j’étais loin d’y retrouver la chaleur espérée mais mes envies restent adaptables et je n’ai ramené avec moi aucun regret.

La fraîcheur du matin apaisée par quelques rayons de soleil presque toujours au rendez-vous était d’ailleurs la plus belle des manières d’apprécier mon café encore chaud.

À Hodalen, ce n’est pas que la nature qui m’aura rattrapée mais des rencontres inattendues, des liens créés en un instant ou avec la patience du Petit Prince pour son renard.

Ce furent trois semaines d’échanges, de rires et de silences. Trois semaines intensives mais l’activité perpétuelle était aussi ce que j’étais venue trouver. Au détour du quotidien, de conversations et de petites échappées, j’ai appris bien plus que je ne le pensais.

Pas forcément devenue membre de leur famille puisque ce n’était pas la position recherchée, nous étions une équipe et après trois semaines en leur compagnie, j’avais le sentiment d’avoir trouvé ma place dans cette escapade norvégienne qui me manque déjà.

Ce n’est qu’avec sincérité que je pourrais vous encourager à prendre part à leur aventure nordique, que ce soit pour la pêche, les chiens de traineaux ou simplement grâce aux petits chalets qu’ils tiennent à disposition des amoureux de la nature. Ces trois semaines à Hodalen, c’était une agréable introduction à la Norvège et déjà l’envie d’y retourner s’est immiscée en moi.

Ce ne fut donc pas vraiment un voyage en tant que tel mais plutôt un déplacement de l’esprit vers de nombreux possibles. J’ai encore tant à découvrir de ce pays incroyable et partir de nouveau, c’était réveiller en moi le désir d’arpenter encore et toujours ce monde qui peut s’offrir à nous.

M’envoler ainsi vers cette contrée inattendue et sentir l’équilibre qui refaisait surface, c’était comprendre que la France restera mon pays mais que me mouvoir à travers les frontières reste la source de mon épanouissement.

C’est donc maintenant l’occasion pour moi d’ajouter les quelques mots de Nicola Bouvier qui précédaient ceux déjà cité plus haut :

« Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit que l’on va faire un voyage mais bientôt c’est le voyage qui vous fait ou vous défait. »

Il n’y a donc de réel dans mes voyages que ce que mon cœur entreprend et c’est celui-ci, d’ailleurs, qui me portera jusqu’au Yukon dans tout juste deux mois.


Voyager ? …En Norvège was originally published in Scribe on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

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Je me réveille, mieux qu’hier. Le jour, par sa lumière, a la largesse d’effacer l’ombre des doutes régnants dans l’obscurité de la nuit. Les mots de ma chère amie Ines résonnent, ces mots qu’elle me dit peu avant mon départ : « ce voyage te permettra de te recentrer». Ces mots que je comprends mais qui semblent avoir un sens caché, non par elle j’imagine. Comme si cette phrase m’avait été adressée d’ailleurs par son biais.

Je sors de ma chambre et une bonne, Dieu que je déteste ce mot, se précipite dans ma chambre. Je la vois faire mon lit, ranger les affaires que j’avais laissées en vrac. Elle sort et je lui esquisse un timide merci. Elle semble trébucher à l’entente de ses mots, comme si elle devait se faire la plus petite possible et que j’avais fait l’impair de révéler sa présence. Elle me fait comprendre que c’est normal d’un bref hochement de tête et continue sa besogne dans le reste de la maison. Je m’installe dans le salon et le petit déjeuner est apporté, baguettes, thé Lipton, confiture de rhubarbe bonne-maman : pour le dépaysement, on repassera ! On peut apercevoir cette hybridation que mon père subit, entre le traditionalisme de ses habits, du wolof qu’il parle sans sourciller et les habitudes qu’il prît en France, son pain, son beurre, son fromage ; et oui le compte y est, il vécut plus longtemps au pays de Voltaire qu’au pays de Senghor.

Je sors de table et découvre cette maison en travaux qui a pour but de devenir notre demeure familiale : l’électricité n’étant pas installée dans le quartier, elle est alimentée au solaire, c’est à dire qu’il n’y a pas de frigo car ça utilise trop d’énergie. Si je branche deux téléphones plus mon mac, un bruit strident se fait entendre, bruit nous avertissant du trop grand nombre d’appareils électriques branchés. Cela veut aussi dire pas d’eau chaude. La chance que j’ai étant la température, il fait 30 degrés, l’eau coulant dans la douche est à la température idéale, assez chaude pour ne pas me faire grelotter, suffisamment fraîche pour alléger la chaleur pesant sur mes épaules.

En parlant de la salle de bain, point de papier toilette ! Un jet d’eau accolé au côté droit de la cuvette, je ne vous fais pas un schéma.

Je retourne dans le salon, je vois mon père faire des va-et-vient, allant chercher du ciment blanc, des gouttières et autres matériaux essentiels aux travaux. Des ouvriers apportent en calèche d’autres biens nécessaires à l’avancement du chantier. Je l’intercepte et lui demande un plan de la journée, il s’amuse de ma question et me fait comprendre que l’on est pas à Paris, que l’on est à Dakar et qu’on prend le temps ici. L’âne semble comprendre l’amusement de mon père et de l’ouvrier et pousse un fort hennissement comme pour participer à la recréation de l’assemblée: en gros je n’aurai pas de plan précis de la journée et en plus une bourrique s’est fichue de moi!

Mon père m’appelle à travers la maison, il faut qu’on aille dire bonjour au voisin, nous y allons avec ma tante : ma tante qui n’est autre que la nouvelle femme de mon père, cette vieille habitude de la nommer ainsi vient de cette période après le divorce de mes parents où mon père ne voulait pas nous faire comprendre qu’il comptait refaire sa vie avec une autre femme que ma mère; vous avez un bon exemple de pudibonderie. Maintenant étant plus grand, je l’appelle par son prénom : Marie.

Nous nous rendons chez nos voisins. Stop! Le temps qu’un berger fasse traverser ses chèvres. Me voilà chez mon attenant, Monsieur Cissé, un homme bien portant, qui semble occupé un bon poste. Il trône en plein milieu de son très beau salon extrêmement bien équipé. Dans son ombre se dresse fièrement son dernier fils, Mohamed, de 3 ans je dirais, qui semble vouloir imiter la stature de son père; à la chose près que ce bambin n’est vêtu que d’une cordelette autour de sa taille en tout vêtement.

Nous nous installons dans le salon et commence une conversation en wolof. Mohamed me fait signe de le suivre, je lui emboîte le pas et arrive dans sa chambre : un énorme Spiderman peint sur le mur, je connais un ami qui serait fier de cette œuvre !

Je retourne dans le salon et il est déjà temps de partir.

Direction la voiture, il y a des courses et de la famille à voir! Mon père s’arrête et me regarde de haut en bas, un ouvrier lui parle en wolof, il lui répond en ne détournant pas le regard qu’il avait apposé sur moi: je comprends que ma tenue vestimentaire est l’objet de cette palabre. Je suis habillé en short avec une chemise à carreaux. Mon père m’explique qu’à Dakar on met des pantalons, du moins, on couvre ses jambes; et oui le Sénégal est un pays musulman, coutume et religion se mêlent. Je lui réponds qu’il fait chaud et que mon short tombe au niveau de mes genoux ce qui me rend «licite» d’un point de vue religieux. Il ne s’attendait pas à cette réponse mais il balaie mon argument sans aucune difficulté en me disant que c’est comme ça et c’est tout. Il semble en falloir plus pour déstabiliser mon père. Dans tous les cas je comptais m’acheter un boubou aujourd’hui, je lui dis et il semble satisfait de l’issue de cette conversation.

Je veux conduire, mon père refuse, prétextant la dangerosité des dakarois sur la route. Je lui présente mon cv routier, le fait que je conduisais bien plus que 40h/semaine à faire des livraisons dans Paris l’année passée, rien n’y fait; il ne me voit pas comme un chef d’entreprise de 28 ans à ce moment précis mais comme son fils sur qui il a autorité absolue. Je range mon orgueil, il est nullement utile face à mon père, et je m’assoie côté passager.


DKR2 : Une longue histoire de short. was originally published in Scribe on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

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Photo by on 

Coup de flippe, il est 4h du matin, je ne dors plus. Les moustiques se sont délectés de mon sang, moi je perds mon sang froid ; 3 semaines loin de chez moi alors que je suis « chez-moi », 3 semaines loin de ma zone de confort alors que je suis dans la maison familiale qui recèle du meilleur qui soit dans la région. Alors d’où vient cette pression thoracique ?

J’ai toujours été un sédentaire, casanier qui commande toujours le même plat au restaurant car il l’a trouvé bon une fois et qui ne veut pas être déçu, et là je me retrouve à 5000 km de mon Paris pendant 3 semaines. Je suis plutôt de ceux qui partent 10 jours dans la douleur, alors oui je me suis retrouvé bien plus longtemps à l’étranger mais c’était accompagné d’amis. En quoi est-ce différent alors que je suis avec mon père, mon premier ami.

Je pense à mes frères et ma sœur, mes amis, mes réussites et mes échecs qui n’ont pas pris l’avion avec moi ; un peu comme l’expérience hors-corps d’un mourant, je veux me voir, m’observer de loin, de très loin sans que mon autre moi le sache, sans qu’il ne m’aperçoive, ce Mansour qui fait les choses selon ses principes et sa justice, selon sa vision du bien et du mal.

Avec l’intelligence qu’il pense avoir, ses principes, cette justice et cette vision qu’il érige et s’impose, il y a de la souffrance autour de lui, proche et lointaine, comment l’expliquer.

L’appel à la prière retentit dans les rues de Dakar, la maison s’agite, j’entends mon père se diriger vers ma chambre : un rendez-vous privilégié avec mon professeur m’attend.

Je le vois faire ses ablutions devant moi, geste qu’il fait avec minutie, mouvements effectués des milliers de fois tout au long de sa vie, si ce n’est plus, mais toujours avec cette même gravité, implication, il me demande qu’en est-il de moi, je les ai faites une demi heure avant.

Il m’explique une énième fois ces choses qu’il m’a si souvent expliquées, la différence entre certaines prières, les obligatoires, les non obligatoires ; sa voix m’apaise, comme elle l’a toujours fait tout au long de ma vie, je viens d’avoir 28 ans il en a 67, bientôt 68 et je me retrouve comme cet enfant qui a ce désir ardent d’apprendre de son père.

Je me rends soudain compte d’une chose, j’ai exactement l’âge de mon père lorsqu’il quittât son pays pour rejoindre la France.


DKR1 : Réflexions nocturnes Dakaroise sur fond d’insomnie. was originally published in Scribe on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

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Machibet777 APP<![CDATA[Voyage in Scribe on Medium]]> http://jeetwincasinos.com/scribe/la-vie-r%C3%AAv%C3%A9e-de-melanie-vogel-82e573e53d59?source=rss----d11b8f6886f8--voyage http://jeetwincasinos.com/p/82e573e53d59 Wed, 30 May 2018 17:17:19 GMT 2018-05-30T17:19:12.765Z
Photo: Melanie Vogel

Crédits photo : Melanie Vogel ; traduction des journaux de Melanie : Carrie Speaking.

Dans la marée d’histoires humaines et de voyages que l’on trouve chaque jour sur internet, il est possible que vous ayez loupé celle-ci. De mon côté, voilà quelques mois que je vis un petit peu aux côtés de celle que j’appelle “Mel”.

Des présentations sont de rigueur. Elle a 43 ans. Elle est de nationalité allemande. Elle a émigré au Canada en 2008 et réside à Toronto. Il y a bientôt un an, le 31 mai 2017, elle prend l’avion pour St John, la capitale provinciale de Terre-Neuve-et-Labrador, à l’extrême est du Canada. Quand elle embarque, ça fait 9 mois qu’elle se prépare. Neuf mois qu’elle écume les magasins d’équipement, les possibilités de sponsor, et les blogs traitant de survie dans la nature canadienne, bien différente de notre nature à nous en France. Quelques jours plus tard, le 6 juin, elle pose le pied sur la Great Trail, chargée d’un sac à dos de près de 30 kilos.

“Poser le pied sur la Great Trail” signifie que Mel Vogel s’est embarquée pour la randonnée de sa vie : traverser le Canada à pied, de l’Atlantique au Pacifique. Une randonnée solo de 15 000 km, d’une durée d’environ 2 ans. Une piste déjà mythique, dont certaines portions demeurent encore isolée de l’ensemble. Et cette semaine, ça fait précisément 1 an que Mel… Eh bien, qu’elle marche.

C’est une illusion de croire que vivre dans la société est plus sûr que de vivre en pleine nature. Les peurs que l’humain a créées dans le système sont bien plus dangereuses et destructrices pour notre bien-être que les menaces rencontrées dans la nature. L’avantage de la peur dans la nature, c’est qu’elle peut nous quitter, puisqu’on ne l’a pas institutionnalisée. Journal de Mel Vogel, entrée du 12 mars 2018.

Mais pour comprendre ce billet, pour aller au fond des choses, vous et elle, il va falloir que nous devenions intimes, vous et moi. Car voyez-vous, contrairement au portrait du mois d’avril, je n’ai pas conduit d’interview. Je n’ai même pas contacté Mel. Elle me tient à distance par l’émotion qu’elle m’inspire : elle fait quelque chose qui m’est familier, mais qui est d’une toute autre envergure que ce que j’ai jamais pu entreprendre.

Alors, je la lis, j’apprends, et je mêle mes pensées aux siennes. Parfois je me réveille le matin, et je lis sur son journal Instagram qu’elle a bien dormi, ou qu’au contraire elle a passé une nuit calamiteuse. Elle m’a donné l’envie de reprendre mes propres journaux de voyages, qui s’alignent désormais dans toute une case de ma bibliothèque. Elle décrit des choses qui résonnent en moi ; je reconnais des émotions ressenties, des anecdotes vécues, des peurs passagères surmontées.

Je reconnais la lumière, les teintes, la sensation d’être réduite au strict minimum, à l’immédiateté du moment, et d’y trouver toute la richesse du monde.

Je reconnais les gens qui sur la route vous donnent tout, parce qu’à travers vous, eux aussi tracent la route. A certains, vous rappelez qu’il faut vivre ; à d’autres, vous rappelez qu’ils ont vécu. Vous entrez dans un café pour commander une part de tarte, et vous repartez chargée d’un repas chaud, d’un bout de papier sur lequel est griffonnée l’adresse d’une maison où vous dormirez ce soir pendant que des inconnus laveront vos vêtements et vous prépareront un petit-déjeuner de compétition, à consommer attablée avec le chien, le chat et le petit dernier.

Je reconnais le gruau et le café du matin au sortir de la tente, le tout posé en équilibre sur le modeste réchaud, cuisant dans l’eau que vous avez filtrée la veille. Une cuillère de sucre brun, une poignée de canneberges séchées : ce goût-là, cette sensation de chaud au creux du bide, dans l’odeur de rosée, vous ne l’oublierez pas. Vous mourrez avec.

Je me rends compte que dans chacun de nos voyages, la route est un fil conducteur essentiel. Elle relie les lieux, elle me relie, longuement, profondément, à eux. En fait, si nos voyages étaient des histoires, la route serait probablement le personnage principal, et récurrent. Un deus ex machina, une entité primordiale que je viens chercher. C’est le nomadisme que je recherche. L’itinéraire par et pour lui-même. Journal de bord de Carrie Speaking, 30 juillet 2017.

Mais revenons à Mel Vogel. Qu’on ne se laisse pas tromper par la fluidité de sa page Instagram et l’élégance de ses photos filtrées : l’aventure entreprise implique des meurtrissures physiques constantes, une fatigue intense, ainsi qu’un difficile, lent et pourtant extatique abandon de soi. Au fil des jours, des semaines et des mois, on grandit : le corps devient plus fort et supporte les 30 kilos du sac à dos, l’esprit est dépouillé jusqu’à la moëlle, et il peut alors s’éveiller au monde.

JUIN — SEPTEMBRE 2017

Beaucoup de choses ont changé au cours des 3 derniers mois. J’ai gagné en force physique à force de porter ce sac à dos et je peux facilement marcher 25 km par jour alors qu’au début je luttais pour en faire 15, avec cette charge supplémentaire de près de 30 kg. Beaucoup de mes peurs initiales se sont évanouies. Je me suis habituée aux déjections d’ours tout le long du chemin, et je trouve de la beauté dans les plus petits détails de la piste. Ce ne sont pas simplement les grands animaux, mais aussi les tous petits qui me fascinent, et il m’arrive de pleurer quand ce qui m’entoure devient simplement trop émotionnant. Je me sens incroyablement bien, et je connais des moments d’émerveillement et de bonheur. Les gens se demandent si je ne me sens pas seule ou si je ne m’ennuie pas. Eh bien non, jamais. Il y a tant à explorer, tant à penser. Il y a bien les morceaux de piste qui recoupent les voies routières ; ça, ça m’épuise. Mais dès que je suis à nouveau sur la piste elle-même, le moral revient aussitôt. Et il y a tous ces gens incroyables dans tous les lieux que je traverse. Je reçois de la bonté chaque jour. Ce voyage, c’est plus que ce que j’avais imaginé. Il est épuisant, mais la récompense de la connexion avec la nature et les gens, ça me fait tenir, je l’espère jusqu’à Vancouver Island. Journal de Mel Vogel, entrée du 11 septembre 2017.

OCTOBRE 2017 — JANVIER 2018

L’hospitalité à son summum. La nuit dernière, Mary m’a spontanément récupérée au supermarché après que des gens m’ont aidée à trouver une maison pour la nuit, étant arrivée à 19h45 dans cette petite ville. Ce jour-là, j’avais piétiné à travers des congères de neige et une grosse tempête de neige. Merci à Ian, qui a rendu mon trajet sur la St John River trail possible en me prêtant ses raquettes, en attendant que les miennes arrivent à Grand Falls la semaine prochaine. Sur la photo, c’est Vera. Elle s’est levée à 6h30 ce matin pour me faire des cinnamon rolls et les amener chez mes hôtes avant mon départ. Elle a été suivie par Dawn, qui est passée pour me donner un récipient plein de sea food chowder. Tandis que tout ceci se produisait, Robert passait sa déneigeuse sur la piste, pour que je puisse commencer tôt demain et faire un trajet moins épuisant jusqu’à Florenceville, à 20 km de là. Ces gens, ce sont les gens de Hartland, au Nouveau-Brunswick. Ce genre de choses, on n’en parle pas au journal télévisé. Journal de Mel Vogel, entrée du 7 janvier 2018.

FÉVRIER — MAI 2018

Je suis allongée dans mon sac de couchage, et je n’arrive pas à dormir. Je me suis traînée sous ma tente vers 19h ce soir. J’ai mangé un morceau de pain avec du jambon et quelques amandes. Mon dernier morceau de pain est pour demain, avec du beurre d’érable, du jambon et une orange. J’ai rencontré un homme sur la piste une heure avant de m’arrêter et ça m’a mise mal à l’aise. Il m’a posé les questions habituelles, mais la dernière était sur l’âge que j’avais. Quand je lui ai dit que j’avais 43 ans, il m’a dit que je faisais bien plus jeune. Tandis qu’on parlait, ses yeux se sont posés sur mes jambes et mes leggins. Voilà ce que je ressasse, tandis que je suis allongée. J’essaie de me convaincre qu’il ne viendra pas me chercher dans l’obscurité de la piste. Dans ce froid. Un chien aboie non loin de moi. Je vais pisser une deuxième fois. J’essaie de me détendre pour dormir. Mes inquiétudes au sujet de l’homme s’évaporent tandis que j’entends tout à coup des voix extrêmement bizarres et effrayantes à l’extérieur de ma tente. Ca ressemble à un groupe de fantômes ou de vampires. Mais ce sont des coyotes.
[…]
​C’est un nouveau jour. La Terre continue de tourner. Les oiseaux chantent et la peur est passée. Je savais qu’elle passerait. J’essaie de m’en convaincre à chaque fois que mon esprit gamberge. La peur est ma compagne depuis le début. On a souvent un dialogue assez intense, elle et moi, et c’est très bien comme ça. Ma peur de cette nuit m’a montré que je me suis trop relâchée sur la piste. Elle est apparue parce que je ne me suis pas sentie capable d’agir et de me protéger, puisque j’avais enterré toutes mes armes et protections au fond de mon sac à dos. En plus j’avais laissé un paquet de jambon ouvert dans mon petit sac à victuailles. Je savais que ce n’était pas bien, mais je m’en fichais parce que j’avais pris mes aises sur la piste. J’ai baissé ma garde. Les voix des coyotes la nuit dernière étaient comme des fantômes qui volaient autour de ma tente pour se moquer de moi. Petite idiote. Il m’ont donné un troisième et dernier avertissement avant de disparaître pour le reste de la nuit. Journal de Mel Vogel, entrées de la nuit du 4 mars et du matin du 5 mars 2018.

Tandis que Mel s’apprête à entamer sa deuxième année sur la Great Trail et qu’elle s’achemine de plus en plus vers l’ouest, je revis avec elle une partie de mes propres voyages, une partie de ma propre vie sur la route. Je me demande quel sera son prochain repas, sa prochaine révélation, ou le prochain trail angel, ou “bon samaritain du randonneur”, qu’elle rencontrera. Je repenserai à tous les repas, toutes les révélations, et tous les visages qui ont défilé pour moi aussi au fil de ma route.

Avant de vous laisser à la lecture du journal de Melanie Vogel, je vais vous raconter une courte histoire, que m’a raconté une femme retraitée qui faisait la route à vélo et en auberges, tandis que moi je faisais la route en voiture et sous tente. Son histoire se déroule en Colombie britannique, une province qui m’est chère et familière, et qui constitue l’étape finale de la grande aventure de Melanie Vogel. La route, c’est une grande chaîne d’histoires, qui passent de voyageuses en voyageurs, et qui contient un petit bout de notre humanité.

La dame, avant de repartir, nous raconte une histoire qui lui est arrivée quand elle était plus jeune et arpentait en stop la Colombie britannique. Un jour, un pêcheur à la retraite vint à sa rencontre et lui demanda : “Accepteriez-vous de louer une voiture pour moi ?” Il lui expliqua alors qu’il n’avait pas les papiers nécessaires pour le faire lui-même. Toute sa vie, il avait profité de la générosité des gens en se faisant prendre en stop. A présent, il était en train de mourir d’un cancer. Alors, il voulait faire le tour de la province et prendre autant d’auto-stoppeurs que possible !
La dame accepta, et à eux deux, ils conduisirent leur voiture à la rescousse de celles et ceux qui font la route à pied. Tant et si bien qu’à la fin, ayant gardé contact, ils se retrouvèrent tous à faire la fête, une grande fête jusqu’au matin, dans un grand châlet loué pour l’occasion par le pêcheur. En tout, ils étaient 70.
J’écrirai un email à la dame pour lui demander des détails, et d’autres histoires. Son histoire nous a rappelé, ou m’a rappelé en tous cas, qu’il existe un monde où se retrouvent des gens, où se déroulent des histoires, qui ne pourraient pas exister dans l’inertie de l’autre monde, celui des villes et des villages. C’est un monde en mouvement perpétuel, qui fait la nique aux codes sociaux, aux probabilités et à la vraisemblance. Ce monde tourne autour d’une entité, presque une divinité, qui s’appelle la route. Journal de Carrie Speaking, entrée du 19 août 2017.
Cet article a été publié sur “Carrie Speaking” dans le cadre de la série Wonder Women Wednesdays (3WD).

C.I.D
alias CARRIE SPEAKING,
Autrice de voyage, blogueuse.
Visitez mon blog @


La Vie Rêvée de Melanie Vogel was originally published in Scribe on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

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(.com)

Je me suis demandé à quoi bon être dans un milieu où seul paraître compte.

Tu cherches alors un truc à faire qui te donne enfin l’envie de te lever le matin parce que le miracle morning c’est cool… de loin… pour les autres… Puis tu te dis que c’est parce que tu n’es pas du matin, ouais voilà c’est ça (ton excuse), pas du matin. Tu souris. Puis tu demandes s’il n’ y a pas un miracle midi ou une méthode spéciale week-end… tu tapes deux trois mots-clés sur Google. Tu as bien trouvé quelques articles de blogs d’un mec génialissime qui te donne un vrai coup de boost quand tu t’aperçois que finalement le mec vend des solutions minceurs en pyramidal.

Non sérieux… donc tu fermes l’écran (pas trop fort non plus histoire de pas défoncer ton pc à cause d’un adepte d’herbalife) et tu te demandes vraiment si la méthode recherchée ne cache pas finalement un truc plus profond, un déclic de vie, une chose puissante qui te fasse aimer le lundi.

On avance avec une conviction pas une méthode.

Tu peux télécharger toutes les apps de productivité, lire tous les bouquins de Steeve Job, si tu chopes pas le truc, t’auras rien.

La conviction née d’un besoin profond de devenir soi-même. La réalisation de son être par le faire. Le bien-être de devenir sans subir.

Au bord de la route.

Si la vie, la nôtre, était une route, nous serions alors comme l’hérisson qui voulant la traverser, a fini écrasé, certainement animé par le désir d’accomplir. J’ai littéralement choisi de prendre cette route. L’image de ce voyageur solitaire ne m’a jamais vraiment excité, et ne m’enthousiasme guère plus aujourd’hui d’ailleurs. Ce qui me fascine par contre, c’est l’analogie du voyage. On nous promet que parcourir le monde permet de se découvrir en partie. C’est vrai. L’autre partie je l’ai trouvé dans la foi.

J’ai donc pris mon sac et même si l’image du voyageur solitaire ne me plaisait pas, j’ai dû me rendre à l’évidence que la démarche l’est. Tu ne pars ni avec ta famille, et tu n’emportes pas non plus tes potes. Me voilà donc arrivé à Malte pour quatre mois. J’y rencontre des personnalités que j’espérais pouvoir connecter à la mienne. Parfois, souvent, presque à chaque fois au détour d’une rue, d’un job, d’une coloc… Comme ça sans trop savoir comment ni pourquoi.

Puis deux ans plus tard, je m'installe à Melbourne. Ce n’est plus par hasard que je fais des rencontres, cette-fois ci je vais les chercher.

On passe beaucoup de temps seul en voyage, ce qui laisse des moments libre à la réflexion. On découvre ce que l’on aime, et ce que l’on aime un peu moins. Ce que l’on accepte et ce qu’on tolère un peu moins. Tu te rends compte que l’autre est toi en différent. Que la seule différence est l’endroit dans lequel on a grandi. Les blessures viennent de là. On dit souvent que lorsque l’on quitte son pays on y emporte ses problèmes aussi. Par contre personne ne te dit que ce départ te permettra sans doute de les laisser à l’endroit où tu vas.

Aussi, j’y ai découvert la raison de ma vie. Rien que ça. Les autres, rien d’autre. Aujourd’hui, je sais ce que je ferai, non pas comment mais pourquoi.

(.com)

Réenchanter la (sa) vie

Nous sommes esclaves de ce qui triomphent de nous-mêmes.

Nous sommes entourés de choses qui nous maintiennent à des convictions qui n’ont de profond que le vide qu’elles traînent. J’aime le minimalisme dans sa forme concrète. La liberté est le bien le plus précieux et lorsque je vois les addictions dans lesquelles nous nous enfermons…Qu’elle soit physique comme celui de la cigarette ou mentale comme la dévotion à une marque (illustré par les débordements pour des pots de Nutella), j’y vois toute cette contradiction de notre société. Nous n’avons plus de conviction, car la liberté qu’on nous vend n’est finalement qu’une forme d’esclavage moderne: mentale et physique.

Car une fois qu’on s’en aperçoit il reste quoi ? Comment on se réapproprie la définition d’un mot comme liberté que l’on a depuis trop longtemps bafoué ?

Alors oui, j’ai pris la route au sens littéral du terme, et j’ai emprunté le chemin de la liberté au sens imagé. J’ai choisi de stopper toute forme d’addiction et d'excès : bouffe, clope, télévision, réseaux sociaux… pour me redonner la chance de construire de nouveaux rêves. Je ne veux plus subir. On te vend un modèle, et te suggère avec insistance de tout faire pour y correspondre. J’ai décidé de dire non et que ça fait du bien.

J’ai pris la route du mieux, la méthode ne prévôt en rien sur la démarche. Voici la mienne. Trouve au fond de toi celle qui te correspond. Mon histoire ne s’arrête pas là, aujourd’hui je suis enfin libre ce n’est donc que le commencement.

With

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— — Pour aller plus loin, mon ebook disponible  :)

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et partagées avec vous, pays par pays

Dans les épisodes précédents : sur la route du Laos, du Cambodge, du Népal

Plus que les magnifiques paysages ou les spots touristiques, ce sont les personnes et les projets que je rencontre en voyageant qui m’interpellent. Qui souvent, me poussent à voir les choses sous un prisme nouveau et m’inspirent. Ici, je partage avec vous ces moments inspirants rencontrés sur ma route, petit à petit.

J’espère que ça vous inspirera tout autant, on respire et on y va !

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Apprendre a dire et pourquoi pas écrire !  Merci / Le couple Ginger Beer

Je le rencontre grâce à la plateforme , ce couple qui va me transmettre beaucoup. Ils vont m’apprendre à peler du gingembre à la petite cuillère et en kilos, à brasser de la bière à base de ce fameux ingrédient, à la vendre dans des marchés pendant ce petit mois passé avec eux.

Mais ce dont je me rappellerai le plus, c’est leur capacité à éprouver de la gratitude pour beaucoup de choses et à l’exprimer. Je l’ai vu dans leurs rapports aux autres, dans leur vie de tous les jours. Et je l’ai particulièrement ressentit dans le train en rentrant à Kuala Lumpur, quand j’ai découvert une jolie carte dans mon sac.

Ils me remerciaient de mon aide, et soulignaient ce qu’ils avaient aimé pendant mon passage chez eux. Quel chamboulement émotionnel de voir les choses écrites, formulées, exprimées, même si le sentiment partagé était déjà là avant — d’avoir bien fait les choses et d’avoir passé de beaux moments ensemble.

Plus tard dans mon périple, quand je suis retournée passer quelques jours avec eux j’ai fait de même. Et dans la suite de mon voyage, j’ai essayé de le faire plus souvent. Un papier plié en quatre mit en cachette dans une poche, un petit mot griffonné dans le carnet de quelqu’un en son absence, le dire … tous les formats sont possibles !

Demandez-vous pour quoi à qui vous êtes reconnaissants et exprimez-le. Pourquoi ne pas profiter de ce début d’année pour verbaliser votre gratitude envers les autres ?

Dites Merci, écrivez-le.
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Déconstruire ses croyances pour mieux se reconstruire / des gens géniaux rencontrés par hasard et une retraite de méditation

Déjà dans mes précédents voyages en Inde et au Vietnam, j’avais touché du doigt cette idée, sans pouvoir la décrire ou l’expliquer concrètement. Peut-être est-ce la durée de ce voyage, ou le fait d’avoir eu le temps de digérer les expériences ?

Est-ce que vous avez déjà eu cette sensation de petit mais vif malaise, face à une situation / un propos / quelqu’un … comme quelque chose qu’on rejette mentalement sans vraiment le faire volontairement ?

En voyage ça m’arrive souvent. Quand je suis confrontée à des modes de vies différents, des avis étrangers ou des choses qui me paraissent absurdes.

Et petit à petit, on commence à se demander d’où ça vient, qu’est-ce qui nous dérange finalement ?

Puis au fil de quelques rencontres et expériences déterminantes on comprend mieux. En fait depuis tout ce temps j’ai regardé le monde et vécu ma vie au travers d’un prisme. Un prisme construit par mon enfance, mes expériences, mais aussi la société, la norme véhiculée, le niveau de vie du pays dans lequel je suis née. Ce qui est bien. Ce qui est normal. Ce qui est acceptable. Les boîtes dans lesquelles se ranger. Tout un tas de trucs qu’on ne voit plus tellement on fusionne avec ce prisme. Des croyances qui limitent notre vision des choses tant qu’on n’y fait pas attention.

C’est apparemment le mode de fonctionnement de base de notre cerveau, pour nous permettre d’évoluer dans un monde complexe. Soit. Mais à minima prenons conscience du prisme par lequel on regarde et modifions-le. C’est comme des briques LEGO. Une fois que tu prends conscience d’une croyance, tu peux la modifier — changeons la couleur de la brique — ou la retirer. Tu peux aussi te fabriquer de nouvelles croyances — ajoutons celle brique-là — et les mixer pour trouver le prisme qui te convient. Celui par lequel tu choisis de regarder la vie, et ta vie.

Photo by on 

Je pense que c’est le travail d’une vie d’ailleurs. Identifier ses croyances, utiliser les événements et les personnes que l’on rencontre pour les déconstruire, pour mieux se reconstruire ensuite, peut-être de multiples fois au fil de notre passage sur terre.

Je voudrais ici tirer mon chapeau à deux personnes et une expérience qui m’ont troublé, retourné, questionné. C’est en grande partie grâce à elles que j’ai pris conscience de mes vues limitantes et qui m’ont donné de belles inspirations pour m’en créer de nouvelles.

Sasha

Une aventurière qui s’installe à Londres pour travailler son anglais quand les premiers mois de fac en France ne sont pas au niveau qu’elle espère / Trouve un boulot, gagne en responsabilité rapidement (dans un système qui laisse plus faire ses preuves sans diplômes qu’en France ?) / Part en voyage autour du monde pendant plus de trois ans pour élargir ses horizons / Découvre, se forme et pratique la permaculture / Partage beaucoup avec les autres / Très mature mais avec un magnifique esprit d’enfant / Se donne un nouveau défi avec une formation pour approfondir son domaine en Irlande.

Léo

Un aventurier à l’histoire personnelle difficile. Avec une idée fixe — se surpasser soi-même / Baroude, vie avec des tribus, dépend de la nature / Vie en communauté, apprend à faire avec ses mains et beaucoup de débrouillardise / Part voyager grâce à un billet gratuit et 200 euros en poche / Voyage sans argent, mais avec un immense cœur / Récupère, créé, partage ses savoirs et son enthousiasme / Se lance des défis toujours plus fous et sait lâcher prise / Emmène les autres dans ses délires finalement réalistes et ouvre des possibles.

Une retraite de méditation

6 jours de méditation et de silence à traverser, sans téléphone ou livres. Se rendre compte que moins manger et ne pas parler, c’est pas si dur. Mais que de ne pas avoir de stimulations extérieures, c’est plus compliqué. Que mes réactions, mes pensées ne sont pas vraiment conscientes. Je les constate, j’en prend conscience, mais je ne les crée pas. Que les représentations mentales qu’on a peuvent changer. Que nos aspirations conscientes doivent se frayer un chemin au travers “d’états mentaux” qui nous desservent potentiellement.

Grâce à eux, je me suis rendue compte que :

  • J’avais suivi un parcours tout tracé, que ce que je pensais être une vie réussie était une version possible mais pas unique, et surtout pas la seule valable — supprimer les mentions inutiles [études supérieures][CDI][gagner beaucoup d’argent par rapport à la moyenne][se sentir important.e et avoir des responsabilités][être sédentaire][ne pas prendre trop de risques]…
  • Je pensais être “ouverte d’esprit”, mais il y a beaucoup de choses que je pensais impossible ou pas viable
  • Je croyais maîtriser ce que je pensais — cette petite voix dans ma tête qui fait des monologues à longueur de journée, mes réactions et émotions
  • L’argent est un moyen. Une vie existe sans. Développer un rapport sain avec lui est important
  • Continuer à essayer de nouvelles choses, se lancer des défis, sortir de sa zone de confort est décisif. C’est ce qui nous permet de prendre conscience puis d’agir sur notre évolution en tant que personne, et de pouvoir ensuite contribuer au monde.
Merci Sasha, Merci Léo, Merci ces 6 jours de silence face à moi-même.

Il n’y a pas de magie, le processus de déconstruction — reconstruction est toujours en cours, et ce n’est pas près de s’arrêter !

Et vous ?

À la prochaine, pour d’autres histoires et autre projets inspirants ! Et dites moi avec un cœur si cet article vous a plus ❤


De belles inspirations rencontrées sur la route … de la Thaïlande et de la Malaisie #4 was originally published in Scribe on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

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Photo by on 

Me voilà dans l’avion qui me ramène à ma ville, à ma famille. Comme toujours, malgré la joie de rentrer chez moi, je commence par me focaliser sur le négatif. Un bébé qui pleure au fond de la cabine. Une horrible femme à côté de moi, toute vêtue de fourrure de renard.

Soudain, un moment de joie pointe le bout de son nez. Le dossier devant moi s’agite. Je vois apparaître une tête blonde, suivie de grands yeux bleus interrogateurs et deux jolies joues bien rondes. Ce petit garçon cherche manifestement à s’occuper. Comment rester assis pendant deux heures sur un siège, sans jeux, sans copains ? Il faut partir à l’aventure, à la découverte des autres passagers ! Qui sait, peut-être aurons-nous de bonnes surprises.

Ce petit bout d’homme me dévisage, à la recherche d’un signe d’approbation de ma part, qui l’autoriserait à briser ma bulle solitaire quelques instants.

Je lui souris. Feu vert. Le jeu peut commencer. Exalté d’avoir trouvé quelqu’un pour répondre à son appel, il s’emballe, grimpe sur le dossier, à deux doigts de basculer en avant et finir sur mes genoux. Ses doigts se posent sur le pare-soleil de mon hublot. Un regard dans ma direction. Pas de désapprobation de ma part, au contraire, un sourire malicieux d’encouragement. Message reçu. Lancez l’offensive. Il abaisse le store de quelques centimètres. M’observe à nouveau. Pas de réaction. Le spectacle continue. Je ne m’y oppose pas. Un dernier coup sur le pare-soleil. La fenêtre est entièrement fermée. Mission accomplie. Quel jeu pourrait-on inventer maintenant, dans ce mètre carré de cuir et de plastique ? Pas le temps de poursuivre. Sa maman lui tapote l’épaule et le prie de bien se tenir, de ne pas embêter la dame. Lui sait bien qu’il ne m’embête pas. Je lui lance un dernier regard empli de compassion. Il s’avoue vaincu, pour cette fois. Il s’assoit sagement, en attendant la prochaine occasion de faire sortir un adulte, au moins pour quelques secondes, de ce monde trop sérieux.

(Courtes pensées d’un esprit vagabond)


Jeux d’enfants was originally published in Scribe on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

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Photo by on 

L’amour qui se cherche, qui se trouve, qui se joue. L’amour qui se pose sur notre chemin avec la beauté, la fragilité, la complexité d’une fleur…

Je l’ai cherchée longtemps cette fleur rare qui ne pousse que dans les endroits reculés.

Qui ne se laisse pas découvrir si aisément. Elle apparaît sur notre chemin seulement lorsque le destin a décidé de la placer dessus.

Elle porte la force nécessaire à la survie en milieu hostile. La sagesse des étendues arides, la maturité des terres balayées par les vents et les marées, les millénaires.

Elle a la pousse difficile.

Et moi, je ne suis pas une fleur du désert. Je ne la comprends pas. Je l’observe chaque jour, veille à ce qu’elle se développe bien. Corrige la courbure de ses tiges, arrose, souffle, caresse.

Je la questionne même : « Pourquoi tes pétales ne sont-ils pas encore ouverts ? Pourquoi est-ce si complexe et lent ? ».

Je pense qu’en tirant sur les feuilles, elle grandira plus vite… Folie contrôlante, maternante.

Alors qu’elle aurait juste besoin d’air et d’espace, de terre et de temps. De soutien.

Soutenir la vie, ce n’est pas l’encourager à pousser et avancer. Soutenir la vie c’est la regarder évoluer à son rythme, la suivre. Regarder cette fleur éclore petit à petit de loin, en présence, en conscience. Etre là.

Voir en elle son plus haut potentiel, sa plus grande aspiration, et l’accompagner. Tomber amoureuse de la prochaine pousse, du pétale vif et fragile à venir, voir en ces boutons de fleur le meilleur qui émerge doucement. Et dans l’impatience y reconnaître la beauté.

Octobre 2017. Maroc, terre de feu. Désert du Sahara. Marcher dans le silence qui m’étouffe, et laisser émerger les images.

Marion Swar, auteure du livre “” et f, afin d’apprendre à mieux connaitre son potentiel et reconnecter avec ce qui est vivant en nous.

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Ma fleur du désert was originally published in Scribe on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

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